Avec ou sans bruits parasites

"Un réseau de plus en plus serré de distractions et d’occupations vaines"

Étiquette : Education (page 2 of 3)

La vie d’un collégien dans dix ans

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Il y a quelques mois, j’ai été contacté par une journaliste du magazine pour les jeunes Okapi afin de donner mon avis sur ce que sera la vie quotidienne d’un collégien européen dans dix ou quinze ans. Comme cette journaliste m’a depuis appris que le dossier ne serait pas traité selon l’angle prévu et que ma contribution ne serait pas utilisée, je la publie ici. J’ai pris d’autant plus de plaisir à faire ce petit exercice que j’ai un fils de 2 ans qui sera donc collégien dans 10 ans.

Le cartable d’un collégien sera beaucoup plus léger, dans dix ans ; il lui servira à transporter quelques feuilles de papier et de quoi écrire, mais son instrument le plus important sera son téléphone portable, qui ressemblera un peu aux smartphones que nous connaissons et qui aura de nombreuses fonctions : téléphone, bien sûr, mais aussi appareil photo, baladeur MP3, outil de navigation web. Toutes ces fonctionnalités existent déjà sur certains appareils haut de gamme, mais elles seront alors en standard sur tous les téléphones. Surtout, cet appareil comportera deux nouveautés : un système de géolocalisation et un agent web intelligent.

Le premier permettra d’identifier le téléphone de manière unique et de le localiser à chaque instant. On pourra ainsi savoir où il se trouve, ce qui empêchera les vols, mais aussi qui permettra de savoir
où est son porteur. Les parents du collégien trouveront ce moyen bien pratique pour être sûr qu’il rentre directement en sortant du collège…

L’agent intelligent se chargera d’une foule de petites tâches qui soulageront le collégien : prendre automatiquement des rendez-vous chez le docteur en accord avec son emploi du temps, rappeler les choses importantes sous forme de SMS ou d’appels téléphoniques et trouver toutes les informations utiles au bon moment. On pourra programmer et interroger cet agent par le clavier ou bien par la voix, pour les quelques cas où ce moyen peut être utile.

Voici à quoi pourrait ressembler une journée :

Le matin, Théo est réveillé par une lumière douce et la dernière chanson de son chanteur préféré, qui émanent de son téléphone portable. Après un solide un petit déjeuner, il sort de la maison en prenant son sac à dos et son téléphone portable. Dans la rue, il commence à prendre la direction de l’arrêt de tramway le plus proche, quand son téléphone se met à sonner. Il met son oreillette, c’est son agent intelligent qui lui signale que le prochain tramway va passer à l’arrêt dans cinq minutes et que celui d’après ne lui permettra pas d’arriver à l’heure au collège, compte tenu des conditions de circulation de la journée. Théo se met donc à courir ; il arrive juste à temps pour monter dans le tram. Pour occuper ses quinze minutes de trajet, il demande à son agent intelligent s’il a du travail qu’il peut faire dans les transports en commun dans le temps dont il dispose ; l’agent lui propose de réécouter le texte sur lequel son professeur d’anglais lui a demandé de travailler.

En arrivant au collège, Théo pose sa main sur une sorte d’écran situé à l’entrée de l’établissement. Ce dispositif sert à s’assurer que c’est bien lui qui porte son téléphone, qui est détecté par des capteurs spécifiques (dans les premières années où ce système de détection était utilisé, cette précaution n’était pas prise et certains jeunes avaient trouvé la solution de donner leur téléphone à un copain pour pouvoir faire l’école buissionnière). Il sait que dans le collège, de nombreux capteurs sont présents : dans chaque salle
pour s’assurer que les élèves sont bien présents à chaque cours, à l’entrée de la cantine, pour savoir quels élèves ont pris leur repas etc. Si un élève n’est pas détecté à l’entrée au collège ou dans la salle où il doit être, un SMS est aussitôt envoyé à ses parents pour les informer de ce retard ou de cette absence.

La plupart des cours se déroulent comme quand les parents de Théo étaient au collège : un professeur est devant ses élèves. C’est le cas pour les cours de mathématiques, de français, d’histoire géographie, par exemple. Bien sûr, quelques détails ont changé : l’ordinateur installé sur le bureau du professeur (un vieux Pentium IV récupéré dans l’ancienne salle informatique du collège) qui affiche une image sur le tableau interactif, les élèves qui, pour la plupart, prennent des notes sur leur smartphone. Les livres et les documents utiles pour le cours sont stockés sur internet, dans l’espace numérique de travail de l’établissement, et téléchargés à la demande sur les smartphones. Il faut préciser que pendant les cours, les
appareils sont dans un mode particulier qui interdit les communications avec l’extérieur et l’accès aux services de loisirs ; ne pas activer ce mode pendant les heures de cours est passible de lourdes sanctions et la plupart des élèves ont programmé leur agent intelligent pour l’activer dès l’arrivée au collège.

D’autres cours en revanche prennent une forme différente : ils sont faits en visioconférence dans une salle spéciale. Là, chaque élève est isolé dans une sorte de cabine, avec un casque et un micro, devant un écran. Les progrès de la technique permettent d’avoir une image et un son d’excellente qualité, assez semblables à ce qu’ils seraient si le professeur était présent physiquement. Les cours dispensés ainsi sont ceux de disciplines rares : langues vivantes peu enseignées, langues anciennes, options peu choisies. Pendant quelques années, par exemple, seuls une dizaine de collèges de France offraient à leurs élèves la possibilité d’apprendre le grec ancien ; heureusement, la mise en place de ce système de cours par visio-conférence a permis de créer de nouvelles options et d’offrir les mêmes choix à tous les collégiens de France, en mutualisant les cours : Théo a choisi d’apprendre le chinois en 6ème et il vient de commencer le grec en
3ème. Le groupe de grec est constitué de 8 élèves vivant dans toutes les régions de France.

L’année de troisième de Théo, l’année scolaire 2017-2018, a aussi vu la création d’un nouvel ensemble d’options dites européennes : ce sont des cours proposés en visio-conférence dans des collèges de tous les
pays de l’Union européenne. Au grand dam du professeur de français, beaucoup de ces leçons sont faites en anglais, mais il en existe dans presque toutes les langues européennes. Comme Théo fait de l’anglais
depuis l’école primaire et qu’il a eu souvent l’occasion de consulter des documents dans cette langue pour des recherches faites dans le cadre de l’école ou de ses loisirs, il n’a pas de problème pour suivre
sa nouvelle option ‘Introduction to 20th century art’ (il aurait préféré prendre ‘Introduction to political science’, mais il a fait ce choix pour être dans la même classe virtuelle qu’Anthony, son ami de Londres).

A la récréation, Théo voit sur les écrans plasma fixés aux murs du collège que M. Blondin, son professeur de mathématiques, est absent, il se réjouit car il sortira ainsi à 15h. Dans la cours du collège, il réactive son portable pour consulter ses messages. Sa mère lui a laissé un message vocal : “J’ai reçu un email m’indiquant que M. Blondin est absent. N’en profite pas pour faire des bêtises.” Théo sourit en pensant à sa mère en train de lire ses courriers électroniques ; il lui a souvent expliqué que c’est un moyen complètement dépassé pour communiquer, mais elle s’obstine à choisir ce mode de réception pour les informations du collège, qui arrivent au milieu des centaines de messages publicitaires. Et dire que chaque message lui est facturé ! Son téléphone sonne, c’est son agent intelligent qui lui annonce : “Puisque le cours de 15h à 16h est annulé et que la nouvelle console ZRZ 2 que tu as commandée est arrivée ce matin, nous pourrions passer la chercher. Toutefois, je ne sais pas si c’est compatible avec la consigne envoyée à 9h53 par ta
mère.” Théo affirme que oui et l’agent lui indique qu’une demande de confirmation a été envoyée à sa mère par courrier électronique.

A la sortie, Théo prend donc le chemin de la boutique de jeux vidéo. En route, son agent lui indique qu’il a détecté la présence de son ami Siméon, qui passe à proximité. Il lui envoie un SMS et ils décident de
se retrouver au coin de la rue. Dans le même temps, Théo téléphone à Cassandra, une amie qu’il a rencontrée dans un échange avec une école de Bilbao, quand il était en CM1. Il se souvient de l’époque où, quand il avait 6 ans, les communications avec un téléphone portable étaient payantes et que sa mère lui reprochait toujours de passer trop de coups de téléphone à ses amis.

De retour chez lui, il demande à son agent le travail qu’il a à faire pour le lendemain. Celui-ci lui propose une organisation pour faire les différents travaux dans les meilleures conditions, en tenant
compte de son état de fatigue, de ses habitudes de travail et de la démarche qui lui convient le mieux : d’abord faire les travaux écrits, puis les leçons à mémoriser, qu’il réécoutera (grâce à un synthétiseur
vocal) en prenant sa douche avant de se coucher. L’agent tient aussi compte du fait que Théo a hâte d’essayer sa nouvelle console et commence à télécharger les jeux les mieux notés sur les forums que
fréquente Théo.

Après avoir fait son travail, Théo connecte sa console sur son ensemble multimédia. Cet appareil, est en fait un petit ordinateur connecté avec des liaisons sans fil à un ensemble de périphériques : clavier, grand écran, haut-parleurs, joystick. Bien sûr il est aussi relié au smartphone, avec lequel il se synchronise automatiquement. D’autres gadgets sont également connectés à cet appareil : une horologe qui projette l’heure au plafond, des compteurs lumineux indiquant combien des amis de Théo sont connectés en ce moment ou le nombre de messages sur son répondeur.

tags technorati: , ,
Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Éducarnaval 4: La formation des enseignants à l’égard des TIC… – PédagoTIC…

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

La nouvelle édition d’EduCarnaval est sortie. Le thème est intéressant, puisqu’il s’agit de la formation des enseignants aux TIC. La prestation de Patrick Giroux et de Kevin Pelletier, éditeurs de cette version 4, mérite d’autant plus l’attention que la matière n’est pas très abondante sur ce thème dans la blogoshpère francophone. Je m’étais promis d’envoyer des liens si j’en trouvais… et je n’en ai trouvé aucun…

Félicitations donc à Patrick et Kévin, pour ce travail qui apporte une lumière intéressante sur cette question.

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

eduCarnaval 3 : les logiciels sociaux en éducation

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

C’est donc à moi qu’échoit aujourd’hui l’honneur et la responsabilité d’héberger la troisième édition du carnaval des blogs francophones en éducation, sur le thème des logiciels sociaux (social software).

La première question qui se pose, d’emblée, est celle de la définition des logiciels sociaux : l’article (en anglais) de wikipedia, à cet égard, propose une définition assez large en admettant que tout logiciel permettant des échanges entre individus ou groupes d’individus (email, newsgroups…) peut être considéré comme un logiciel social. C’est une approche qui n’est pas absurde, mais que je n’ai pas retenue ici. Cette acception du terme admet les blogs dans les logiciels sociaux. S’il est vrai que les commentaires permettent des échanges, il me semble qu’ouvrir la porte aux blogs risquerait de nous obliger à laisser entrer un peu n’importe quoi (car après tout, quelle différence y a-t-il, en ce qui concerne les modalités de la communication, entre un blog et n’importe quel site web (si l’on fait abstraction des commentaires laissés par les lecteurs) ?)

Mon choix, forcément arbitraire, mais tout de même en accord avec la vision commune, a été de retenir les services en ligne qui valorisent une ‘intelligence collective’ (en particulier ceux qui font partie de ce qu’on est convenu d’appeler ‘web 2.0′). D’ailleurs, toutes les contributions que j’ai reçues correspondaient à cette définition (si quelque chose d’aussi vague peut être appelé une définition).

Une autre question a été de savoir s’il ne fallait retenir que les usages de ces services pour l’éducation ou bien si un billet sur un blog globalement consacré à l’éducation mais traitant de ces sujets d’une façon générale pouvait être intégré. Un échange d’emails avec Margarita Pérez-García m’a aidé à y voir plus clair : dans la mesure où ces outils sont nouveaux, leur adoption par les éducateurs, même hors d’un contexte strictement éducatif, est intéressante à prendre en compte. J’ai donc fait le choix de proposer les billets en deux grandes catégories : les billets écrits par des edublogueurs sur les usages et les réflexions en relation avec les logiciels sociaux hors du cadre de la formation (mais pouvons-nous vraiment cesser d’être des profs en sortant de notre classe ?), puis les billets traitant des usages pédagogiques de ces outils au sens strict.

Les éducateurs parlent des logiciels sociaux

En guise d’introduction à la réflexion générale sur l’utilisation des logiciels sociaux et sur “l’intelligence des foules”, on pourra naviguer dans la catégorie “Intelligence collective” du blog Biotope de Geoffroi Garon qui traite, selon ses propres mots, de “la communication organisationnelle, les communautés de pratique, la communautique, le travail collaboratif, le e-learning, la gestion des connaissances et les technologies de l’information”. On lira également avec intérêt le billet d’Olivier Ertzcheid intitulés Social Web, ainsi que les trois que ce même auteur a écrits sur l’avenir du web, dans un perspective un peu plus générale : Möbius, le web 2.0 et Darwin, Le web deviendra-t-il une base de donnée ? et Web 2.0 ou 2 webs à 0 ? Web 2.0 or 2 webs ? (Chapitre 3)

Pour ma part, je m’étais jadis fait l’écho d’un billet en anglais publié sur Smart mobs qui posait la question des conditions de l’utilité des logiciels sociaux.

Plusieurs édublogueurs ont proposé des catalogues d’outils, parfois sous forme de listes un peu hétérogènes : c’est le cas, par exemple, de François Guité, qui nous offre un billet sur les meilleures applications du web 2.0, ou d’Olivier Ertzcheid qui présente (quelques) Outils de social networking et Le meilleur du Web 2.0.

Viennent ensuite des réflexions ou des présentations sur des outils ou sur des catégories d’outils. La première de ces catégories est sans conteste celle des applications de social bookmarking, des tags et des folksonomies. Dans “Facettes, tags, concrètement, comment faire ?”, Frédéric Lecourbe envisage ce sujet sous l’angle de l’architecture de l’information. Les questions générales relatives au fonctionnement des folksonomies sont également abordées dans les billets suivants : Études sur les folksonomies et un Article étoffé sur les folksonomies (Relief), La sagesse des foules ?, Articles & Notes sur les tags et Le tour du Tag (affordance.info), Communauté de pratique et “social tagging” (Stéphane Allaire) et Lazy sheep et l’accident heureux (l’ancien blog-notes de Ben).

Outre ces réflexions générales sur le système lui-même, beaucoup de blogueurs évoquent un outil en particulier. Ainsi, dans social bookmarking pour scientifiques, le blog Urfist info évoque le service Connotea, application de social bookmarking destinée aux scientifiques. Clipmarks, dont parle François Guité, permet quant à lui d’appliquer cette logique à du contenu multimédia.

del.icio.us est cependant le mieux représenté dans les billets pratiques : Mario Asselin a dit comment il utilise del.icio.us pour conserver une trace de ses commentaires, je me suis interrogé sur une méthode pour prendre des notes avec ce service, j’ai mentionné la possibilité d’utiliser le tag spécial for: pour envoyer des liens à un utilisateur particulier de del.icio.us et Margarita Pérez-García explique comment elle utilise cette fonctionnalité pour maintenir un espace collaboratif des liens pour un projet de recherche, elle expose aussi comment elle utilise del.icio.us pour faire de la veille sur le thème du ePortfolio.

Clément Laberge, soucieux, comme beaucoup d’entre nous le sont, de ce qui se passerait si tous les signets stockés sur del.icio.us disparaissaient, propose une méthode pour faire un backup.

Plus récemment, j’ai évoqué le plugin pour Firefox et je me suis interrogé sur les outils qui pourraient être utiles pour faciliter l’utilisation de del.icio.us, notamment en relation avec un billet publié sur le blog Arkandis et j’ai aussi entrepris d’utiliser un script en python pour publier quelques uns de mes liens sur mon blog wordpress.

Après ce déferlement folksonomique, les autres outils sociaux paraissent bien peu représentés dans l’édublogosphère francophone.

Stéphanie Booth annonce que CoComment, l’outil qui permet de rassembler tous ses commentaires dans un seul endroit, est sorti et elle explique même comment l’intégrer dans son blog.

Patrick Giroux parle de Writely, le traitement de texte en ligne, Romain, sur le blog d’Emob, évoque Vyew, un tableau blanc interactif (François Guité aussi ), ainsi que Thumbstacks, qui permet la création et le partage de présentations en ligne. François Guité parle aussi de 3Bubbles, une extension à ajouter à un blog, qui permet de chatter (François dit clavarder) au sujet du contenu de ce blog. Jean Véronis raconte son utilisation de Mon web de Yahoo pour garder une trace de ses lectures et j’ai fait part de mon intérêt pour Library Thing, qui permet de faire l’inventaire de sa bibliothèque et de partager des informations sur les livres.

Utilisation pédagogique des logiciels sociaux

Si les liens précédents ne sont pas spécifiques à la question de l’éducation et de la formation, ils montrent néanmoins que les édublogueurs francophones s’intéressent beaucoup à ces applications sociales et à leur évolution. Evidemment, la question se pose aussi de l’incidence que ces outils, ou que les tendances dont ces outils sont les révélateurs, peuvent avoir sur le monde de l’éducation.

Comme le rappelle Geoffroi Garon, l’importance de l’apprentissage informel, c’est-à-dire celui qui se fait hors des cadres de formation institutionnels a souvent été évoquée et l’échange avec des collègues ou des condisciples est un des modes privilégiés de cet apprentissage. Comme le rappelle François Guité, en évoquant les propos de Deneen Frazier, les jeunes qui ont toujours vécu avec internet (les digital natives) n’ont pas les mêmes façons de se comporter, d’appréhender le monde… et en particulier n’ont pas les mêmes façons d’apprendre que leurs aînés. Dès lors, il est naturel qu’une nouvelle façon d’apprendre apparaisse, qu’on peut appeler, avec G. Siemens, connectivisme (chez François Guité) et qui fait de l’homme un réseau pensant (je dois dire, et ce sera la seule fois dans ce billet où je me départirai de la voix impassible et impartiale de l’éditeur ;-) , que cette expression me donne les larmes aux yeux tellement j’aurais aimé la trouver). On peut aussi parler des connaissances connectives (chez Mario Asselin). De cette nouvelle vision du processus d’apprentissage, il est normal qu’émerge une nouvelle approche des méthodes d’enseignement : c’est ce que Stephen Downes appelle e-learning 2.0 et qu’évoque Geoffroi Garon.

Dès lors, les outils et les technologies qui permettent les échanges et le travail collaboratif en ligne prennent tout leur intérêt pour la formation.

Margarita Levasseur, enseignante de français langue étrangère à Plainfield South High School, aux Etats-Unis, a franchi le pas et utilise Flickr, Vimeo et del.icio.us avec ses élèves. Je lui ai fait une petite place sur mon blog pour qu’elle raconte ses expériences et ses interrogations.

Jean-Baptiset Soufron, quant à lui, apporte un témoignage très intéressant sur l’utilisation d’un wiki pendant une présentation à laquelle il a assisté à la Harvard Law School.

Ensuite, nous avons des réflexions sur l’utilisation pédagogique des folksonomies : François Guité fait part de ses remarques dans son billet “Utilisation pédagogique des tags socionomiques”. Dans le même ordre d’idées, Margarita Pérez-García et Antoine Bidegain voient dans cette approche, sous la forme de systèmes de classification distribués, un moyen de faciliter la portabilité, le partage et la réutilisation des ressources pédagogiques.

Le logiciel de téléphonie Skype semble lui aussi beaucoup stimuler l’inventivité pédagogique des enseignants et formateurs : Thierry Klein, sur le blog de Speechi, nous rappelle que l’usage de Skype est de plus en plus important dans le domaine de l’éducation et que de nombreux outils éducatifs intègrent les fonctionnalités de Skype. Nico, sur le blog Azimuts, suggère d’organiser une sorte de ‘café-elearning’ sous forme de réunions régulières par Skype.

Parmi les outils de elearning intégrant Skype dont il est question dans le billet de Speechi, figure Nuvvo, le LMS en ligne gratuit, qui lui aussi a fait couler beaucoup d’encre sur les blogs… Il est mentionné par Fédéric Lecourbe sur le blog Ergopôle et Isabelle Dremeau, sur e-learning Bretagne, donne des détails sur son fonctionnement et sur son modèle économique. Romain, d’Emob, après avoir présenté lui aussi cette plateforme, offre également une interview des dirigeants de la société Savvica, qui l’édite.

Pour poursuivre avec quelques réflexions sur divers outils sociaux, mentionnons le billet dans lequel le même Romain (décidément !) nous explique Pourquoi le concept de “Yahoo! Answers” est intéressant…, Clément Laberge fait part de remarques très intéressantes sur 43 Things et l’apprentissage et Isabelle Dremeau présente Yackpack, un service qui permet l’enregistrement, l’envoi et l’écoute de messages vocaux, un outil qui devrait intéresser les enseignants de langue, notamment.

Dans tous les billets que je viens d’évoquer, ce sont surtout les points positifs des logiciels sociaux qui sont mis en exergue. Une voix discordante s’élève cependant par la voix de Philippe André qui explique sur le blog Ilias France pourquoi il reste très réservé sur l’utilisation de ces outils avec ses élèves.

Pour aller plus loin
Pour terminer, quelques adresses en vrac de sites dont le thème est lié à celui de cette version d’EduCarnaval, mais qui n’y figurent pas directement, soit parce qu’ils ne traitent pas particulièrement d’éducation, soit parce qu’ils ne sont pas en français.

Sur la définition et les enjeux des logiciels sociaux et du web 2.0, on pourra lire avec profit le billet de Geoffroi Garon qui synthétise les meilleures explications et définitions du web 2.0, ainsi que le billet La coordination des groupes publié sur le site Internet Actu de la FING. Ce site est d’ailleurs une bonne source pour se tenir informé de ces questions et trouver des analyses des problèmes posés.

Pour suivre l’actualité des services web 2.0 et des logiciels sociaux (parmi beaucoup d’autres) :

Sur l’utilisation des logiciels sociaux pour l’éducation :

La prochaine édition d’EduCarnaval sera hébergée par Patrick Giroux, professeur au département des sciences de l’éducation et de psychologie de l’Université du Québec à Chicoutimi et auteur du blog PédagoTIC. Elle portera sur la formation des enseignants à l’égard des TIC.

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Sites web sociaux en éducation: comment peut-on les utiliser?

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

[Note de Benoit Lacherez : Aujourd’hui, pour la première fois, j’ouvre mon blog à une collègue : Margarita Levasseur enseigne le français langue étrangère à Plainfield South High School, à Plainfield, Illinois. L’année passée, elle a gagné une bourse de l’Association Américaine des Professeurs de Français (American Association of French Teachers) et du Ministère des Relations Internationales du Québec. Elle cherche toujours à faire la meilleure utilisation possible des TIC dans sa classe et en particulier, elle utilise internet comme un moyen de montrer des utilisations pratiques de la langue française et comme une ouverture sur le monde. Elle utilise Flickr (http://www.flickr.com/photos/margarita1211 ) et del.icio.us (http://del.icio.us/marlev )
Margarita avait des choses intéressantes à dire sur le thème de l’EduCarnaval du mois prochain, je lui ai donc proposé de les écrire ici. Voici donc son expérience, ses réflexions et ses interrogations sur l’utilisation des logiciels sociaux en éducation.]

L’utilisation des logiciels sociaux en éducation : une vue de Flickr , Vimeo, et de del.icio.us

Pendant ces dernières deux ou trois années, quelque chose que j’ai découvert sur Internet était les sites web dédiées comme logiciels sociaux. Je mets les devoirs pour mes élèves sur un site web grâce à Blogger et j’ai un lien depuis mon site web professionnel. En fait, cette année, après être rentrée du Québec, j’ai decidé de créer un site web photographique pour montrer le grand nombre de photos que j’ai prises à une autre professeure avec qui j’ai collaboré sur une présentation professionnelle pour un déjeuner à une conférence de professeurs de langues étrangères. Après l’avoir utilisé je vous avoue que je suis maintenant une vraie addicte de Flickr, ainsi que des blogues et des sites web éducatifs (je les lis régulièrement). En suivant les liens que j’ai vu sur Educarnaval, pour d’autres sites que je connais, et je peux en parler le mieux que je puis.

J’ai appris l’existence du site web Flickr dans un article du magazine Time. Le site web Flickr (http://www.flickr.com) est décrit par Salon.com comme « the world’s visual playground »; « Wonderfully impressive » par PC magazine; et « Completely addictive » par Time magazine. Ces citations sont absolument correctes. Comme les professeurs doivent chercher des photos pour utiliser en classe, Flickr et d’autres comme du même genre — comme Zoto, Fotoblog, Smugmug, Pbase, and Fotki– fournissent une occasion de chercher des photos qu’on peut utiliser en classe sans peur d’enfreindre des lois sur les droits du copyright. Il y a des personnes qui montrent gratuitement leurs œuvres. Il y a des personnes qui l’utilisent comme un album virtuel de photos, donc on voit des photos des fêtes familiales, des vacances, et les choses comme ça. On voit aussi des photos des personnes qui l’utilisent comme une galerie photo en ligne. Alors, comme professeur de français langue étrangère, je fais beaucoup de Power Points pour apprendre le vocabulaire. Ainsi, si j’ai besoin de photos de pommes, je peux saisir le mot « pommes » et je reçois 1 757 pages de photos de pommes! Et bien sûr, comme je fais des leçons sur la ville de Québec, Paris, Poitiers, et Abdijan, je peux saisir les noms de ces villes-ci et voilà beaucoup de photos. De plus, on peut saisir le nom des monuments, donc c’est très utile pour les profs de géographie, d’histoire, et d’autres sciences sociales.

Sinon, on peut mettre quelque chose de très général comme « anniversaires », « Noël », « printemps », ou n’importe quoi, et on peut trouver des photos. Quelle bonne façon de montrer des traditions autour du monde ! Mais il y a plus : si on clique sur le nom du / de la photographe, on peut trouver des choses intéressantes. Par exemple, sur le site web de Visual Grammar , il y a une photo d’une réaction chimique avec un concombre, donc c’est utile pour un(e) prof de sciences. En fait, il y a beaucoup de photos des musées de sciences autour du monde! C’est utile aussi pour des profs de maths. Si on a besoin de photos des fractales ou des exemples de symétrie, les voilà! Pour les professeurs de DPS, il y a des photos de drogues (sans blague). Tout ceux qui attendent la naissance d’un bébé mettent leur échographie sur Flickr. Evidemment, ce site web est aussi utile pour des profs d’arts, parce qu’il y en a beaucoup à trouver. Il y a des photos de beaucoup de musées, de points d’intérêt, de paysages, de la nature, et de la vie quotidienne, donc les possibilités pour l’utilisation de ce site web en classe sont énormes.

Si on devient un membre de Flickr, on peut se joindre aux groupes d’interêts spéciaux. Dans ces groupes, on partage ses photos. Il y a des groupes comme « France : 3 photos par jour »; « Québec pix »; et cetera. Il y a un groupe ici qui cherche des personnes pour partager leurs photos comme clip art. C’est très pratique car de temps en temps, on a besoin d’une photo de quelque chose que Microsoft ne peut pas donner, comme des trombones ou des pince-notes ou une personne qui bavarde sur un portable. L’autre avantage de l’abonnement à Flickr auquel j’ai pensé est qu’un(e) prof peut créer des exemples sur un site web pour les élèves à consulter de chez eux ou un tour virtuel d’une ville à l’étranger. Le/ La prof peut montrer des exemples ou des photos et écrire des notes ou des questions, et les élèves peuvent laisser des commentaires ou écrire quelque chose sur la photo à condition qu’il/elle leur donne son nom d’utilisateur et son mot de passe. (Seuls les membres peuvent laisser des commentaires) Avec mes photos de Paris ou de Québec, mon but pour l’année prochaine est de scanner des photos d’un appareil-photo normal pour ajouter à celles que j’ai prises avec mon appareil-photo numérique et de créer un autre compte sur Flickr. Je les téléchargerai vers le serveur pour qu’ils puissent faire un petit tour de ces villes en classe ou de chez eux.

Grâce à Flickr, et en y regardant des photos, j’ai appris le nom d’un site web qui s’appelle Vimeo (http://www.vimeo.com). C’est la même chose que Flickr, mais il est spécialisé en vidéo gratuite! Alors, comme je viens de le connaître, je pense à comment on peut l’utiliser. La première chose à laquelle je peux penser c’est l’utilisation de ces vidéos dans un Power Point pour montrer un endroit ou pour montrer une scène et demander aux élèves d’écrire une rédaction sur ce qu’ils ont vu. Si on ne veut pas de son, on peut l’éteindre. Ce que je me demande est si on peut éditer ses vidéos avec Microsoft Movie Maker pour n’avoir que ce qu’on veut. De plus, un(e) professeur pourrait l’utiliser pour mettre sur Internet des vidéos d’activités qu’on fait en classe. Cependant, il faut faire attention aux politiques et règles pour l’utilisation de cette façon. Beaucoup de systèmes scolaires, comme le mien, ont des règles sur l’utilisation d’images des élèves sur Internet. Comme je l’ai dit, c’est quelque chose que je viens de découvrir donc peut-être dans l’avenir je pourrais écrire à ce sujet.

Comme je l’ai dit, je lis des blogues. Sur des blogues qui concernent l’éducation, j’ai entendu parler d’un site web qui s’appelle del.icio.us. (http://del.icio.us) Je dois avouer que je gouguele le nom avant d’y aller (j’ai peur de ne pas mettre les points dans la bonne position et d’arriver sur un site web inapproprié ou pornographique) Alors, ce que j’ai découvert sur ce site web c’est que je trouve des trésors. Après m’être abonnée à ce site, j’ai entré des sites web que j’aime bien et que j’utilise, et puis j’ai vu le nombre de personnes qui les utilisent aussi. En suivant ce lien, j’ai vu les noms des personnes, et j’ai suivi leurs liens et j’ai trouvé d’autres choses pour moi-même. J’adore ce site web parce que maintenant, je ne dois plus m’envoyer les liens par courriel. J’ai un endroit où je peux les garder tous.

Ce qu’on peut faire avec ce site web c’est créer un compte pour un département où tous les profs peuvent contribuer leurs liens préférés et ils peuvent les partager pour trouver des ressources à utiliser en classe. Un(e) prof peut partager ses liens sur un site web avec ses élèves. Dans une école, on peut créer un site web des liens utiles pour toute l’école ou pour des comités dans l’école. Bien sûr, comme beaucoup d’écoles ont leurs propres sites web, on peut mettre des liens pour les parents. Alors, les possibilités sont interminables et on peut partager beaucoup de choses et apprendre beaucoup d’informations grâce à ce site web.

L’Internet maintenant est comme la télévision pendant les années 50 et 60. Il est tout à fait une arène de connaissance et une porte sur le monde. Cependant nos élèves ne le connaissent pas trop bien. Comme ils connaissent bien les sites web qui sont plus pour l’amusement que l’éducation, c’est à nous – les professeurs, les administrateurs, et les bibliothécaires, même ceux qui travaillent dans des industries liées — de mieux le connaître et de découvrir des outils utiles à utiliser en classe. Flickr, par exemple, est une bonne façon pour leur apprendre le droit d’auteur quand ils font un projet. De même, il faut leur montrer les sites web où on peut trouver les actualités, et de la bonne information, mais en même temps, il faut leur montrer comment utiliser l’Internet de façon responsable comme un outil pratique et informatif. Sinon, on risque de le laisser devenir une vaste terre en friche donc il est très important que nous le connaissions bien pour que nous puissions les guider pendant toute leur scolarité.

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

eduCarnaval 2, WikiEducation

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

La nouvelle édition d’eduCarnaval est sortie : eduCarnaval 2, WikiEducation: pas de co-construction sans éducation aux médias! – esphères identitaires. Elle est consacrée à l’utilisation des wiki en éducation et est hébergée par Margarita Pérez-García.

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Appel à contributions pour eduCarnaval 3.0 : les logiciels sociaux en éducation

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

C’est donc moi qui vais héberger la troisième édition d’eduCarnaval, le carnaval des blogs francophones traitant d’éducation. Le thème qui a été choisi est celui de l’utilisation de logiciels sociaux (social software) en général dans le domaine de l’éducation et de la formation : si donc vous avez écrit des billets sur l’utilisation de del.icio.us, de Flickr, de Netvibes, de LibraryThing ou de Writely dans un contexte de formation, écrivez-moi !

Si vous avez écrit sur le elearning 2.0, sur les tags ou les folksonomies en éducation, sur le connectivisme, écrivez-moi !

Si au contraire vous êtes hostile ou réservé sur ces approches et leur opportunité dans un contexte pédagogique ou si vous restez fidèle à un outil ‘web 1.0′ qui vous semble mieux répondre aux besoins de l’enseignement et de la formation,
écrivez-moi !

Naturellement, vous pouvez aussi me signaler des billets sur ce thème qui vous ont intéressé, même si vous ne les avez pas écrits.

La démarche est simple : envoyez-moi par courrier électronique le titre et l’URL du billet que vous voulez me signaler, avec un bref commentaire. Vous pouvez aussi signaler le billet sur BlogCarnival. Vous avez jusqu’au 25 février.

D’autre part, si vous avez écrit un billet dont vous êtes particulièrement satisfait, même s’il ne traite pas du thème de ce mois, écrivez-moi aussi.

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Educarnaval, c’est parti !

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

C’est avec un peu de retard que je signale à mes lecteurs que la première édition du carnaval des blogs éducatifs francophones a été publiée le 1er janvier par Mario Asselin, conformément à la proposition de Marga Pérez, à laquelle j’avais fait écho dans un de mes billets. Le blog de cet EduCarnaval est hébergé par la FING.

La prochaine édition sera hébergée et coordonnée par Marga Pérez, qui a déjà publié un appel à contributions.

tags technorati: ,
Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Dupliquer une installation d’Ilias

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

J’ai souvent besoin de recopier une installation du LMS Ilias à l’identique sur le même serveur, mais dans un autre répertoire et en utilisant une autre base de données. Le cas le plus fréquent est pour tester une mise à jour avant de l’appliquer à l’installation de production. Voici les étapes :

– Backup des scripts de l’installation à dupliquer, des fichiers utilisateurs (dans /opt/ilias/data sur l’installation par défaut) et de la base. On ne sait jamais ce qui peut arriver !

– Copie du répertoire contenant les scripts (dans le htdocs du serveur web) avec un nouveau nom, copie du répertoire de données avec ce même nom. Il faut veiller à ne pas changer les propriétaires des fichiers (certains ayant été créés par l’application) : sudo cp -Rp

– Modification des fichiers de configuration de l’installation (dans les scripts). Dans le fichier ilias.ini.php (à la racine de l’installation) : modifier les valeurs correspondant à http_path, absolute_path, datadir, path et/ou file pour la section [log].

Dans le fichier client.ini.php contenu dans chaque répertoire de client du répertoire data de l’installation, modifier les paramètres de connexion à la base de données : host, user, pass et name de la section [db].

– Copie de la base de données.

tags technorati: , , , ,
Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Appel à contribution pour Le Carnaval des blogues en éducation

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Mario Asselin appelle les édublogueurs francophones (et les lecteurs d’édublogs) à proposer des contributions pour le premier carnaval de blogs en éducation
, créé à l’initiative de Margarita Pérez, dont j’avais parlé dans un de mes premiers billets sur ce nouveau blog. Sur une proposition de Marga, je dois d’ailleurs être l’éditeur du troisième numéro !

Quand on sait que cet appel à contribution de Mario a été relayé par Loïc Le Meur, on ne peut pas douter que ce carnaval soit un grand succès ! ;-)

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Microlearning

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail

Je viens de découvrir (un peu tard sans doute), le site microLEARNING, par l’intermédiaire d’InternetActu. Ce site, tenu par une équipe constituée autour de Frédéric Soussin, expose les fondements de la méthode qu’ils appellent microlearning, qui consiste, en gros, à délivrer régulièrement de tout petits contenus de formation par courrier électronique.

Je me suis alors souvenu d’un commentaire que j’avais lu sur Azimuts au sujet de la présentation faite par Frédéric Soussin lors des journées “GreCO 2005 : Enseigner avec les technologies”. Dans ce billet, Eric Delcroix contestait vivement cette notion de microlearning. Lorsque j’avais lu ce billet, je n’avais pas eu le temps de regarder la vidéo de cette intervention et j’avais pensé que, contrairement à ce que j’avais vu les quelques fois où il m’est arrivé de le rencontrer, Frédéric Soussin avait peut-être un peu forcé le trait et qu’il avait peut-être manifesté une certaine forme ‘d’arrogance mercatique’, comme cela arrive parfois lorsqu’on présente quelque chose en public.

Je viens de regarder cette vidéo et il n’en est rien ! Comme d’habitude, Frédéric a présenté cette notion avec simplicité et modestie en précisant même que chacun est à même d’appliquer ces idées dans sa pratique personnelle, sans aide de sa part.

Je comprends bien et je partage la préoccupation d’Eric : la prolifération des buzzwords et des révolutions technologiques qui disparaissent après quelques jours est évidemment agaçante. Cependant, il me semble qu’en l’occurrence son billet est injuste.

Lorsque je travaillais sur le projet Argos (le projet d’Espace Numérique de Travail de l’académie de Bordeaux), au rectorat de Bordeaux, notamment pour la formation des enseignants, j’ai bien eu l’occasion de voir que des formations de quelques heures isolées n’étaient pas suffisantes pour mettre en place des usages réels et durables. Il était utile que nous (l’équipe des formateurs Argos) restions diponibles pour répondre aux questions que se posaient après coup les collègues que nous avions formés, mais cela même ne suffisait pas : très souvent, nous reprenions contact avec eux, individuellement ou plus collectivement pour faire le point de leur utilisation, de leurs problèmes, mais aussi de leurs réussites. C’était un moyen de stimuler et d’enrichir les usages, mais aussi pour nous d’améliorer nos formations en connaissant les pratiques mise en oeuvre par les enseignants sur le terrain.

D’autre part, ma pratique personnelle me montre que j’apprends aussi avec le microlearning, d’une certaine façon : je reçois des messages de listes de diffusion, je lis des billets dans mon agrégateur RSS, parfois je lis un billet en entier, d’autres fois, je me contente de ‘taguer’ (ou tagger ?) un document pour penser à le relire ou même simplement, je me contente de lire le titre ; par la suite, il arrive que dans une situation particulière j’aie besoin de quelque chose que j’ai vu dans ce flux et je retourne le chercher pour approfondir. Je n’ai pas fait autre chose aujourd’hui pour écrire ce billet : j’ai lu dans Rojo (mon agrégateur RSS) l’interview de Frédéric Soussin sur InternetActu que j’ai mentionnée au début de ce billet, qui m’a donné l’adresse du site microLEARNING, qui m’a rappelé quelques idées sur cette notion ; j’ai alors repensé à un billet que j’avais lu il y a quelques mois sur Azimuts, qui contenait un lien versla vidéo de la conférence de Frédéric Soussin que je n’avais pas eu le temps de regarder à l’époque… Ca n’a l’air de rien, mais c’est ainsi qu’on apprend : en utilisant à un certain moment ce qu’on a vu hors contexte à un autre moment.

Ce que le microLearning dit à ce sujet, à mon avis, c’est simplement que le hors-contexte doit être limité mais régulier, pour que ces ‘fausses acquisitions’ soient toujours présentes à mon esprit de façon à ce que je puisse les activer utilement au moment opportun pour en faire de ‘vraies acquisitions’ de compétences.Pour favoriser cette ubiquité du canal de formation (qu’il soit une liste de diffusion, un fil RSS, une émission de télévision, un site web ou n’importe quoi d’autre), ubiquité qui fait que je peux me dire “j’ai vu quelque chose qui pourrait m’être utile sur telle liste de diffusion” ou même simplement qui fait que je pense à lancer une recherche dans ce canal précis, ce canal doit utiliser souvent (par exemple quotidiennement) un moyen de communication que j’utilise régulièrement (par exemple le courrier électronique pour beaucoup d’utilisateurs).

Ce sont peut-être des évidences, mais qu’il n’est jamais mauvais de rappeler et que mêmes certains formateurs expérimentés oublient parfois. Au-delà de ces considérations, je pense que Frédéric Soussin a aussi des choses à dire sur les méthodes pour créer ces petits contenus, en les adaptant aux objectifs poursuivis, aux cibles et surtout à ce mode de diffusion.

D’ailleurs, ces remarques correspondent à une tendance lourde du elearning (et pas seulement du elearning) vers une formation plus décentralisée, plus informelle et moins structurée…

tags technorati: , ,
Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblrmail
« Older posts Newer posts »